Les recalés de Calais (épisode 1)
Posté par Jérôme Larché le 4 mai 2010
Article écrit par Amandine Clinckspoor
Nous sommes en France, Calais ville du Nord Pas De Calais.Une petite ville sur la côte d’opale, une cité sans attraits particuliers. Ni moche, ni jolie, elle est là plantée juste en face des côtes anglaises.Particularité peut-être insignifiante pour certains, mais qui devient pour d’autres existentielle.Ici, sur ce lopin de terre français des milliers d’étrangers viennent se poser une journée, une nuit, une semaine, un mois, des mois.. Calais est un lieu de transit où stationne l’espoir de ces personnes. Depuis maintenant 7 ans les migrants sont dans les rues, sont dans des squats, sont au bord des plages.
La fermeture du camp de Sangatte en 5 novembre 2002, par Monsieur Sarkozy alors Ministre de l’Intérieur, a poussé les gens à se déplacer vers Calais, vers la ville.
Petit à petit la vie a suivi son cours, par nécessité, par besoin et a toutefois fait son bout de chemin.
Les migrants ont trouvé des repères temporaires en installant une « jungle », un terrain pas plus grand qu’un stade de foot où étaient montées des petites baraques de fortune.
Ce bout de terrain permettait aux migrants, pour la plupart d’origine afghane, de se retrouver à l’extérieur du centre de Calais et d’avoir un toit pour dormir et s’abriter des aléas météorologiques.
La vie s’organisait, au fur et à mesure la jungle s’est structurée avec un restaurant, une épicerie, une mosquée, un coiffeur et des habitations dérisoires mais constituait tout de même un refuge.
Les migrants toujours de passage, ne souhaitaient évidemment pas s’y installer car elle restait très sommaire et les conditions de vie n’y étaient pas favorables.
Cependant ils avaient un lieu à eux, où ils ne gênaient pas sauf à la vue.
Toutefois une jungle en France fait désordre, le tourisme, l’image de la France était alors touchée. Résultat il y a 6 mois, le 22 septembre 2009, Monsieur Besson Ministre de l’Immigration ordonne le démantèlement de ce lieu.
Depuis des centaines de personnes errent dans les rues, sous les ponts, pas même une tente n’est autorisée car considérée comme un habitat !
La volonté de l’Etat, de la ville est de les rendre invisibles, qu’on ne les voit pas dans le paysage calaisien.
A travers un blog, les mots simples et le regard d’une jeune fille qui s’insurge de cette France, celle qui pendant 20 ans de scolarité l’a éduqué aux valeurs de solidarité, fraternité et respect.
Ses courts séjours à Calais, en tant que bénévole pour SALAM, l’ont tous dirigé vers la même envie, le même besoin : informer le plus de monde possible sur ce qu’il se passe ici, là-bas, « chez nous » en France !
Les articles relatent les faits divers de cet hiver et le quotidien des migrants ainsi que des bénévoles.
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